L'an dernier, nous avons été témoins de la manière dont les parcs peuvent devenir des exemples parfaits de décolonisation de l’espace public. Les parcs sont un lieu de rassemblement et font partie des rares espaces libres d'accès dans une ville, ce qui en fait d’importants lieux d’apprentissage et de transformation aux niveaux interculturel et intergénérationnel. Tandis que le nombre de tombes anonymes relevées près des pensionnats Autochtones ne cesse d'augmenter, il devient de plus en plus urgent de mener des initiatives valorisant les peuples et les cultures Autochtones.
En 2021, nous avons été témoins de l’augmentation inspirante d’initiatives menées par des personnes Autochtones avec, par exemple, les changements de nom des parcs, l’organisation de programmes pédagogiques, le partage de conseils sur les espèces végétales indigènes, et l’introduction de pratiques cérémonielles dans les parcs. Ces initiatives renforcent non seulement le tissu social, mais nous aident également à réfléchir à la façon dont nous comprenons notre histoire et, par conséquent, notre avenir, et à revoir ces perceptions.
L'élément le plus important de la décolonisation des espaces verts est peut-être la manière dont une Ville cherche à nouer un dialogue avec les groupes Autochtones ayant des liens ancestraux avec le territoire sur lequel cette Ville est implantée. Prioriser les connaissances Autochtones dans tous les domaines de la gestion des parcs, depuis les projets de conception de parcs jusqu'à la réintroduction de plantes indigènes, a été la force motrice permettant de rendre les espaces publics plus inclusifs.
- Les espèces végétales indigènes sont indispensables. Après les toilettes publiques ouvertes toute l'année dans les parcs, les personnes vivant en ville et interrogées dans le cadre de notre sondage ont déclaré qu'elles aimeraient voir davantage de jardins composés de plantes indigènes et d'espaces naturalisés dans les parcs urbains. En outre, 87 % des personnes interrogées sont favorables à un retour à un environnement plus naturel, composé d'espèces végétales indigènes, dans les parcs.
- Les gens sont prêts à abandonner les noms liés au passé. 59 % des personnes interrogées se sont déclarées favorables à l’idée de renommer les parcs portant actuellement le nom de personnalités coloniales et de rétablir le nom des lieux Autochtones. En revanche, seulement 7 % sont restés fermement opposés au changement de noms.
- Apprendre grâce à une meilleure représentation Autochtone. 68 % des personnes habitant en ville sont favorables à une plus grande représentation Autochtone dans les parcs, notamment via la signalisation, des programmes pédagogiques et des installations d’art, tandis que 20 % n’avaient pas d’avis sur ce point.
- Veiller à ce que la consultation auprès des groupes Autochtones soit au premier plan des projets d'amélioration des parcs. Les parcs urbains se trouvant sur des territoires Autochtones, il est essentiel de concerter ces groupes à titre de détenteurs de droits. Pour ce faire, il sera nécessaire de se familiariser avec les façons de faire et la culture Autochtones dans le territoire sur lequel est implantée la Ville.
- Renommer les parcs municipaux nous aide à mieux comprendre notre histoire et à nous familiariser avec la manière dont les Autochtones nomment leurs lieux, qu'ils soient sacrés ou non. Ce processus peut consister à rétablir le nom original d’un lieu ou à permettre aux personnes habitant sur ce territoire de proposer un nouveau nom dans le cadre d’initiatives Autochtones.
- La réintroduction et la conservation des espèces végétales indigènes doivent être une priorité. Et ce travail doit s’appuyer sur une collaboration avec les personnes Autochtones qui connaissent ces plantes et sur la manière dont elles s'intègrent dans un éventail plus large d'espèces.