Les changements climatiques agissent sur nos parcs.
La hausse des températures, l'augmentation des précipitations et la multiplication des sécheresses ont des répercussions sur la façon dont les Villes planifient, élaborent et entretiennent leurs espaces verts. Pour faire face aux conditions météorologiques extrêmes qui mettent à rude épreuve les parcs plus anciens, en particulier ceux situés au bord de l'eau, les espèces de plantes qui peuvent y pousser doivent être repensées.
En effet, les municipalités nous ont indiqués que gérer les effets des changements climatiques et les dégâts causés par les conditions météorologiques extrêmes constituait un défi majeur pour elles, un défi auquel de plus en plus de villes canadiennes doivent faire face.
Que ce soit en aménageant les parcs pour qu’ils servent d'infrastructures de protection contre les inondations, en convertissant davantage de surfaces bitumées en espaces verts ou même en remplaçant leurs équipements par des équipements électriques, les municipalités déploient actuellement une série de stratégies que nous explorerons dans notre rapport de cette année.
Face aux changements climatiques, nous nous devons de protéger et d'optimiser nos parcs urbains, car ils constituent eux-mêmes des infrastructures clés favorisant la résilience aux changements climatiques. En agissant comme puits de carbone, en faisant diminuer la température, en absorbant les eaux de pluie et en favorisant les liens sociaux qui permettent de renforcer la résilience de la population en temps de crise, les parcs permettent d’atténuer les effets des changements climatiques et aident les municipalités à s'y adapter.
Toutefois, la population des villes ne profite pas de ces avantages de manière égale. Des études menées au Canada montrent que certains quartiers sont plus verts que d'autres et bénéficient d'un environnement plus sain; des disparités souvent liées au revenu et à la race de ces populations. Les spécialistes avec lesquels nous nous sommes entretenus demandent de revoir la planification des nouveaux espaces verts et d’y faire participer les citoyennes et citoyens. Ceci permettrait à l’ensemble de la population de profiter des avantages favorisant la résilience face aux changements climatiques liés à la présence d’arbres en bonne santé et à des parcs en nombre suffisant.
Les changements climatiques représentent un défi majeur. 84 % des municipalités ont indiqué que gérer les effets des changements climatiques et des conditions météorologiques extrêmes constituait un défi majeur pour elles. Toutefois, les municipalités progressent sur cette question : 72 % d'entre elles déclarent avoir mis en place des plans de lutte contre les changements climatiques, soit une augmentation par rapport à l'an dernier.
Une demande croissante d'espaces naturalisés. 70 % des municipalités ont indiqué une demande croissante pour des projets de naturalisation de parcs (prairies, par ex.). De plus, 92 % de la population canadienne ont déclaré souhaiter que davantage d'infrastructures résilientes aux changements climatiques soient intégrées dans les parcs (gestion des eaux pluviales, par ex.).
La pandémie a renforcé les liens avec la nature. 85 % de la population ont déclaré que les parcs leur ont permis de renforcer leurs liens avec la nature durant la pandémie. En outre, 61 % ont indiqué qu'ils préféraient fréquenter des espaces verts naturalisés ou « sauvages ».
- Généraliser les pratiques intégrant la résilience aux changements climatiques en élaborant des directives ou stratégies formalisant ces objectifs, comme le captage des eaux de pluie, afin qu’elles fassent partie intégrante de tout projet de (ré)aménagement des parcs au niveau municipal et ne soient plus seulement des projets ponctuels.
- Élaborer des politiques équitables en tenant compte des changements climatiques pour déterminer les quartiers qui bénéficieront en priorité d’une amélioration de leurs espaces verts, et ce, en plantant plus d'arbres pour atténuer la chaleur, mais aussi en multipliant les possibilités de mobilisation citoyenne inclusive.
- Reconnaître l'importance des initiatives locales, telles que la plantation d'arbres et les petits jardins naturalisés, grâce à des politiques de soutien (simplification des demandes par ex.) et à des subventions de quartier favorisant les projets citoyens.